Mohamed KEITA
Former une génération africaine prête à façonner l'IA de demain
October 29, 2025
4 min de lecture

Afrique &

Quand nous avons lancé Data Afrique Hub, une question essentielle guidait nos réflexions :

Comment anticiper les enjeux à venir en préparant dès maintenant la jeunesse du continent aux révolutions technologiques majeures ?

Cette vision a pris vie à travers UbntuAI4Youth, une initiative portée avec Ubntu Foundation, à destination de jeunes élèves en Afrique.
L’objectif : leur permettre de découvrir l’intelligence artificielle de manière simple, concrète et accessible.

Une vision commune : démocratiser la compréhension de l’IA

L’Afrique entre dans une ère où la maîtrise des technologies émergentes conditionnera sa souveraineté et sa compétitivité.
Mais comment inspirer les jeunes générations à devenir actrices de ces transformations ?

C’est à cette question que UbntuAI4Youth tente d’apporter une réponse : initier les élèves du secondaire aux principes fondamentaux de l’IA, à travers une approche inclusive et ancrée dans les réalités locales.

Une phase pilote porteuse d’espoir

La phase pilote du programme s’est tenue au campus de l’Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques (IMSP) de Dangbo, au Bénin.
Un lieu symbolique, où la rigueur scientifique rencontre la passion d’apprendre.

L’équipe de Data Afrique Hub y a joué un rôle actif : conception pédagogique, accompagnement des jeunes et mise à disposition de ressources adaptées.

Ce projet n’est pas seulement une initiation à l’IA : c’est une porte ouverte vers la curiosité, la créativité et la confiance en soi des jeunes africains.

Les défis du terrain : entre enthousiasme et contraintes

Le lancement du programme nous a réservé une leçon précieuse.
Dès l’annonce de UbntuAI4Youth, les intérêts ont afflué. L’intérêt suscité a dépassé nos attentes : de nombreux jeunes curieux, motivés, prêts à découvrir le monde de l’intelligence artificielle.

Mais le jour du démarrage, ils n’étaient que quelques uns à pouvoir se présenter.

Non pas par manque d’envie, mais faute de moyens pour se rendre sur le lieu de formation.
Les autres participants, souvent issus de communes éloignées, n’avaient tout simplement aucune solution de transport.

Ce fut un moment fort. À la fois frustrant et éclairant.
Frustrant, parce qu’il rappelle des obstacles concrets auxquels se heurte toute initiative éducative sur le continent.
Éclairant, parce qu’il souligne l’importance d’intégrer, dès la conception des projets, les réalités logistiques, économiques et sociales des jeunes que nous voulons atteindre.

Cette expérience nous a montré qu’il ne suffit pas d’éveiller la curiosité : il faut aussi créer les conditions d’accès à la connaissance.

Nous en avons tiré une conviction : former la jeunesse africaine à l’IA ne peut se faire sans une réflexion globale sur l’accès, qu’il s’agisse de mobilité, d’équipement ou de connectivité.

Un travail collectif, reflet de la philosophie Ubntu

Rien de tout cela n’aurait été possible sans l’engagement collectif des acteurs mobilisés.
Un immense merci à :

  • Elnathan Tiokou, pour ses apports pédagogiques et son regard lucide sur les défis éducatifs.
  • Merveil HOUENAGNON, dont l’énergie et la détermination ont donné vie à cette initiative.
  • L'IMSP, pour son accueil généreux et son soutien constant, en particulier le directeur et la responsable informatique.
  • Et à tous ceux qui, dans l’ombre, ont contribué à faire de cette première étape une réussite.

Ce que cette expérience nous apprend

Cette première phase pilote nous rappelle que l’éducation technologique en Afrique ne se joue pas seulement sur le contenu, mais aussi sur les conditions d’accès à ce contenu.
Les infrastructures, la mobilité, la disponibilité des enseignants et la sensibilisation des familles sont autant de maillons indispensables de la chaîne.

UbntuAI4Youth n’est donc pas qu’un programme d’apprentissage : c’est un laboratoire d’expérimentation pour repenser comment rendre la technologie réellement accessible à tous.
Nous poursuivrons cette réflexion, en explorant des solutions locales et partenariales — comme le transport collectif, les bourses de mobilité, ou les clubs IA dans les lycées.

Ce n’est qu’un début

Chez Data Afrique Hub, nous croyons que l’Afrique ne doit pas être spectatrice de la quatrième révolution industrielle.
Elle doit en être un acteur central.

Former, équiper, inspirer :
c’est notre mission, et elle ne fait que commencer.

Ce qui a été semé ici, nous allons continuer à le faire grandir, à l’échelle du continent.
Car l’avenir de l’intelligence artificielle se construira aussi depuis l’Afrique — dans nos écoles, nos laboratoires, et nos communautés.

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